Des applaudissements de circonstance ont salué la victoire attendue d'Amélie Mauresmo sur sa compatriote Camille Pin, et puis le court Suzanne-Lenglen s'est vraiment rempli. Car, malgré la grisaille, le froid et la menace d'averses, ils étaient nombreux à vouloir assister aux débuts du très jeune Richard Gasquet (16 ans dans trois semaines) dans un tournoi du grand chelem. Quand il est question d'observer l'éclosion d'un prodige, la rumeur amplifie le phénomène et les curieux se pressent au-dessus du berceau.
C'est sur une autre terre, celle du Country club de Monaco, que Gasquet s'est publiquement révélé, il y a un mois, en passant un tour en principauté, face à l'Argentin Squillari, avant d'être ramené à la réalité par Marat Safin deux jours plus tard. Il n'en fallait pas plus pour que le jeune Français soit sollicité et invité par les organisateurs de Roland-Garros.
Crocodile. Après s'être interrogé sur l'opportunité de jeter son poulain dans une telle fosse à crocodiles, l'entourage du minot natif de Béziers a donné son feu vert. Gasquet s'est contenté d'accueillir la nouvelle en jurant qu'il ne s'attendait pas à faire des miracles devant le public parisien, considérant sa présence comme un bonheur à déguster. Et si Gasquet entretenait, sans l'avouer, l'espoir de faire son chemin sur la terre battue de la Porte d'Auteuil, le tirage au sort le réveillait définitivement. Lui se voyait affronter Sampras sur un court central plein à craquer, avec une sérieuse chance de succès