Séoul envoyé spécial
Si jamais les frontières entre les deux Corées s'ouvraient à l'occasion de ce Mondial, Kim Jong-il, le leader du Nord, serait bien inspiré de tenter un petit tour au Sud pour se faire enseigner par Sepp Blatter, président de la Fifa et candidat aujourd'hui à sa réélection, l'art de museler une opposition. A moins que le Suisse, qui dirige le gouvernement du foot mondial depuis quatre ans et termine son premier mandat avec autant de casseroles qu'en avait accrochées à sa défroque l'ex-président du CIO Juan Antonio Samaranch (autant dire une batterie de cuisine), ne soit passé par Pyongyang avant Séoul pour apprendre à verrouiller un congrès.
Celui d'hier, «extraordinaire», consacré aux finances, se tenait dans l'un des deux Hilton de Séoul, plus connu en ville sous le nom de Grand Hôtel suisse. Ça tombait bien : Blatter est accusé d'user de l'argent de l'organisation avec la discrétion qui caractérise les banquiers helvètes, et les comptes de la Fifa sont libellés en francs suisses, monnaie à la stabilité admirable. Des francs suisses, la Fifa en a plein ses caisses, ont assuré Sepp Blatter, Julio Grondana, le président de la commission des Finances, et Urs Linssi, son directeur des services financiers, devant les représentants de 200 fédérations nationales : 913 millions (616,892 millions d'euros). De quoi continuer à financer les fédérations nationales et s'attacher leurs grâces... ainsi que leur vote.
Plainte. Les opposants à Blatter, eux, disent l'organi