«J'ai appuyé la candidature d'un homme qui va changer le football dans les années à venir», assurait Michel Platini, le 8 juin 1998, à Paris, après l'élection de Sepp Blatter à la tête de la Fifa. Mais l'ancien joueur de première division amateur helvète a bien du mal à convaincre que le football professionnel va mieux depuis qu'il le dirige.
Celui qui, en 1998, se faisait fort de «réunir toutes les familles du football» autour de son action, a surtout réussi à diviser les 204 pays de la planète foot sur sa moralité. Pour ses opposants, le Valaisan fils d'un modeste mécanicien de vélo promu contremaître dans une usine chimique serait tout simplement devenu un dictateur corrompu.
Blatter se trouve en fait dans une situation très inconfortable depuis le crash, l'été dernier, d'ISL-ISMM, la société suisse de marketing sportif, partenaire de la Fifa et propriétaire des droits marketing pour les Coupes du monde 2002 et 2006. La tempête s'est abattue pendant plusieurs semaines sur le siège de la Fifa à Zurich. La nature des relations entre Horst Dassler ancien président d'Adidas et fondateur d'ISL et Blatter a suscité pas mal d'interrogations.
Discrétion. Tout comme le circuit financier créé par ISL, comprenant une curieuse fondation au Liechtenstein. Certains ont voulu y voir la preuve d'une caisse noire, créée dans un paradis fiscal pour rémunérer des manitous du football mondial, à commencer par Blatter lui-même. Lequel est passé à l'offensive en déposant plainte contre le