Brasilia, São Paulo envoyée spéciale
Les députés brésiliens sont assez volages. Après trois ans d'un mandat qui en compte quatre, 40 % d'entre eux ont changé de parti. A la chambre, à Brasilia, c'est le sport national. Dès les élections passées, les élus rallient en masse la coalition majoritaire. A la veille de nouvelles échéances, en octobre, ils visent le parti en vogue dans les sondages. Lula et son Parti des travailleurs, nettement en tête avec 43 % des intentions de vote, recrute à tour de bras. Un seul groupe parlementaire échappe à cette curieuse tradition locale de la valse aux étiquettes, la Bancada da bola, le groupe parlementaire du foot, de loin le mieux fourni sur les gradins. Ce courant apolitique, surreprésenté à droite, compte quelques adeptes à gauche.
Acharnement. La Bancada da bola a ainsi torpillé la loi Pelé de 1998, transformant toutes les exigences de transparence financières obligatoires en facultatives. Elle a aussi déployé tous ses efforts pour dynamiter en 2000 la commission parlementaire sur la corruption dans le foot, présidée par Aldo Rebelo, député communiste de l'Etat de São Paulo. De mémoire de parlementaire brésilien, on n'avait jamais connu un tel acharnement. En 1999, alors que le Brésil est mal remis de sa finale perdue contre la France en 1998, il réunit 200 signatures de ses collègues pour enquêter sur le contrat de sponsoring liant la CBF, la Fédération brésilienne, à Nike. Tout le pays jase encore sur la méforme de Ronaldo en finale le