Tokyo envoyée spéciale
Le Japon n'entend pas grand-chose au ballon rond. Alors que l'équipe nationale se mesure à la Belgique cet après-midi à Saitama, la fièvre ne s'est toujours pas emparée du pays coorganisateur pendant ces trois premiers jours d'événement planétaire. «Le football, c'est un sport occidental», s'excuse-t-on poliment devant ce peu d'effervescence. Nippon ne rimerait-il en matière sportive qu'avec judo et sumo ? L'archipel est pourtant fanatique de base-ball. La télévision hertzienne japonaise a d'ailleurs diffusé un match de base-ball pendant que se jouait en Corée samedi Uruguay-Danemark, les futurs adversaires de la France.
Chaque conglomérat industriel possède son équipe de base-ball, soutenue par des supporters indéfectibles. Et Sapporo rêve déjà de son beau stade tout neuf construit à grands frais pour l'événement afin d'y frapper la petite balle dès que le champion du monde de ballon rond sera connu. C'est pas américain, le base-ball ? Sourire gêné. Si, si, c'est américain. Mais du Japon, l'Amérique, c'est de l'autre côté du Pacifique, vers l'Orient donc. Foot et base-ball, considérés comme une cinquième colonne, ont pourtant été conjointement interdits ici pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Huître entrouverte. Ce pays est une sorte d'huître qui entrouvre brièvement sa coquille par période, picore ici et là, puis se referme. Le Japon pratique ainsi la conduite à gauche, car l'automobile anglaise était ce qui se faisait de mieux à l'époque. Il a appris