L'orage ne pouvait pas choisir un meilleur moment pour gronder. Ça faisait quelques minutes que Monica Seles et Venus Williams frappaient comme des sourdes dans la petite balle jaune quand le ciel s'est fâché. Puis il s'est mis en tête de refroidir les ardeurs des deux jeunes filles en ouvrant ses vannes sur le court Suzanne-Lenglen. A cet instant, la grande Venus avait déjà pris le service de sa rivale et menait 3-1 dans le premier set en usant de sa mise en jeu dont la première balle dépassait le plus souvent les 160 km/h, avec des pointes à 190 km/h. Il en aurait pourtant fallu plus pour décourager la Seles, lâchant quelques retours aussi transperçants que ses cris. Puis la pluie, lourde et fraîche, est venue doucher les espoirs de la triple championne de Roland-Garros.
Hargne. Après un intermède de quelques minutes, Seles est bien la seule à croire que l'orage est passé. Grave imprudence. Malgré toute sa hargne, l'Américaine est balayée en deux sets par l'aînée des Williams. Venus peut laisser la place à sa petite soeur Serena, qui est opposée à la Française Mary Pierce.
Et c'est un véritable ouragan qui emporte la malheureuse convalescente. Pierce n'a rien vu venir. Après huit minutes, il n'y a quasiment pas eu d'échanges et Pierce est menée 3-0. En moins d'une demi-heure elle encaisse un 6-1 qui la ramène à la juste réalité de son tennis actuel. La punition est identique dans le deuxième set, au détail près que Pierce ne cache plus rien de sa résignation. D'un coup tout