Hier à 18 h 37, la finale entre les deux soeurs Williams à laquelle on pense depuis le début du tournoi était encore possible. Il ne restait plus à Venus qu'à battre l'inattendue demi-finaliste argentine Clarisa Fernandez. Car Serena venait de son côté de faire sa part du boulot. Elle venait d'éliminer en deux heures un quart la tenante du titre, Jennifer Capriati, 3 -6, 7-6, 6-2. Le match avait été plus piteux que ne l'indique le score qui pourrait laisser croire à un combat acharné. C'était à qui commettrait le plus de fautes directes, et les deux joueuses, sur les 212 points joués, en firent 136 (plus 14 doubles fautes). Sur 29 jeux, il y eut 12 breaks, quoique les deux Américaines aient sauvé 20 balles de break. Et les fautes n'étaient pas de petites erreurs de rien, mais des balles sortant d'un bon mètre ou heurtant le milieu de filet.

Cinglée. Serena Williams jouait à la fois beaucoup mieux et beaucoup plus mal que Jennifer Capriati, attaquant avec plus de talent, mais avec une irrégularité qui touchait au comique. Elle alternait les coups remarquables et lamentables avec une propension marquée pour ceux-ci. Par moment, on aurait dit que sa raquette était une mitraillette et qu'on ne lui avait pas appris à viser, d'où un déchet presque burlesque qui suscitait des murmures d'agacement dans le public, lequel applaudissait en bâillant (la journée avait déjà été longue) en d'autres occasions.

Le match manquait vraiment d'intensité. On aurait dit un catalogue de points, la pl