Lagos correspondance
Elle s'appelle Buffalo FC, en hommage à la chanson de Bob Marley. Depuis avril, l'équipe représente l'Etat de Kano dans le championnat de Nationale 2, la quatrième division du Nigeria, pays fantasque, le plus peuplé d'Afrique subsaharienne. Signe particulier : c'est la seule équipe dirigée par un Français, Luc Lagouche.
«Master Luke» se rappellera toujours ce match du 20 décembre 2001, en demi-finale d'une Coupe réunissant les huit équipes de l'Etat de Kano jouant en division nationale amateur. Ce jour-là, le jeune de Cambrai repartait pour la première fois depuis trois ans vers son Nord natal. Mais il n'arrivait pas à quitter la bouilloire du stade Sani-Abacha. «Buffalo était opposée aux Kano United, une équipe de Nationale 1. Nous perdions 1-0, suite à un penalty accordé par l'arbitre qui avait cédé à la pression des agités soutenant nos adversaires. Il restait cinq minutes. Mon avion partait une heure après et on a dû m'arracher du banc. Je ne voulais pas quitter ce moment intense. Je suis passé devant tous ces fous qui sentaient que cela pouvait encore basculer. Je me suis fait tout petit, mais intérieurement j'étais grand : mes joueurs commençaient à inquiéter les grosses pointures de la région. Les Buffalo montraient enfin leurs cornes.»
Maquereautage. Bienvenue dans le monde du football nigérian, qui cumule tous les travers et dérives du sport en Afrique : corruption des arbitres, hooli ganisme du public, maquereautage des meilleurs joueurs pro par l