Menu
Libération
Série

«El Puma», éleveur de joueurs à Formosa

Article réservé aux abonnés
Cet agent fait son beurre avec des enfants pauvres.
publié le 13 juin 2002 à 23h56

Buenos Aires envoyé spécial

Carlos Manuel Morete, ancien international argentin, a trouvé un bon filon pour se recycler. A 50 ans, El Puma déniche de pauvres ados dans la province de Formosa à la frontière paraguayenne pour les élever dans son camp d'entraînement avec, comme seul but, de les vendre aux grands clubs de la capitale. «J'ai fondé un complexe sportif qui emploie quatre entraîneurs et deux préparateurs physiques. Ce n'est pas une école, mais j'y fabrique des joueurs pour préparer le football de demain.»

Indépendant. En fait, Morete, qui a installé son camp de base dans ce tiers-monde argentin depuis six ans, a choisi cette province très pauvre située à 1 200 km de la capitale «parce les jeunes ne vont même pas à l'école et qu'ils n'ont qu'une seule chose à faire : jouer au ballon». Selon lui, à Formosa, comme les jeunes sont désoeuvrés, ils jouent au foot toute la journée. «C'est un vrai nid.» Lorsqu'il déniche un gamin doué, il le prend sous son aile. Il le nourrit, le forme, surtout n'oublie pas de faire signer à ses parents un contrat d'exclusivité au cas où le talent se vérifierait. En échange, il verse une maigre somme à la famille : «Ils en ont bien besoin là-bas. J'ai même pris avec moi un nutritionniste pour qu'il détecte très tôt leurs carences.» Dans tout le pays, il a aussi chargé huit personnes de fouiner dans les cours d'école. Ses hommes sillonnent le pays. Morete supervise 10 000 jeunes par an. Il n'en choisit que cinq. Et se dit indépendant : «Je ne