Tokyo envoyée spéciale
Derrière ses solides moustaches et son front dégarni, le coach brésilien Luis Felipe Scolari défend ses joueurs envers et contre tout. Même quand Rivaldo avoue une simulation qui ne lui ressemble guère (contre la Turquie), et que le pays le lui reproche. Entier, voire buté, il reste, à 53 ans, l'archétype des enfants de la grande vague d'immigration italienne d'après-guerre au Brésil. Beaucoup de ceux qui s'étaient compromis avec le régime de Mussolini ont fui une péninsule vaincue en prenant le bateau pour le Rio Grande do Sul. Cette région côtière du sud-est du Brésil est devenue depuis le premier producteur viticole du pays.
Quasi militaire. Felipao, ainsi que le surnomment les Brésiliens, a pris les rênes de la Seleção le 28 juin 2001, lorsque, pour la première fois de son histoire, le pays piochait à se qualifier pour le Mondial. Il remportera sa première victoire deux mois plus tard en dominant le Paraguay 2-0.
L'homme est d'une autorité à toute épreuve, persuadé que les trois entraîneurs qui l'ont précédé depuis l'éviction de Zagallo, qui a buté sur les Bleus en finale en 1998, pêchaient par complaisance avec les stars auriverde (vert et or). Il a imposé au groupe un code de discipline intérieure quasi militaire, valable pendant la la Coupe du monde. Tout y est réglementé, des heures de repos à l'interdiction d'appeler la famille en dehors d'une courte plage en fin de journée. Une initiative qui a fait bouillir les supporters. Ni Pelé, ni Garrincha