Miami, Fort Lauderdale envoyé spécial
Qui a tué le Miami Fusion ? De l'équipe qui avait réussi à se classer deuxième de la Ligue professionnelle américaine en 2001, il ne reste plus rien. Les joueurs se sont dispersés dans les dix équipes restantes. Le long des gradins du Lockhart Stadium, un stade modeste au fin fond de Fort Lauderdale, à trois quarts d'heure de Miami, flottent encore les couleurs bleu et or de l'équipe. Mais les cages, retirées du terrain, rouillent à l'écart. Sur la pelouse impeccable, des lycéennes grassouillettes jouent au «flag football», s'arrachant mutuellement les rubans portés à la ceinture. «Depuis la mort du Miami Fusion, il n'y a eu ici qu'un seul match de soccer», commente le gardien du stade, Tucker, un Noir souriant. Pourquoi, dans cette région peuplée d'Hispaniques, le soccer ou plutôt le fùtbol n'a-t-il pas pris ? Tucker ne sait pas. Lui n'aime que le football. Le vrai, l'américain.
8 janvier 2002 : le crime
Ce jour-là, à New York, le responsable de la Ligue de foot professionnelle Don Garber a froidement annoncé la suppression de deux de ses douze équipes, Tampa Mutiny et Miami Fusion : «Ces décisions stratégiques mettront la Major League Soccer (MLS) en meilleure position à court et à long termes. Nous avons travaillé sans relâche pour trouver un plan qui nous aurait permis de rester sur ces deux marchés. Mais nous n'avons pas trouvé de solution économiquement viable.» Ce choix a choqué. Pourquoi deux équipes de Floride ? Pourquoi Miami