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Libération

L'euphorie finit par gagner les Japonais

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publié le 14 juin 2002 à 23h56

Tokyo de notre correspondant

Il y croit, DJ Jumbo. En bon Japonais organisé, cet animateur d'une radio FM de Yokohama achève de décharger sa camionnette remplie de tout ce qu'il faut pour soutenir le onze nippon, qui joue aujourd'hui sa qualification face à la Tunisie (lire ci-dessous).

Cette nuit, Jumbo, l'un des meneurs du kop japonais Ultra-Nippon, a avalé d'une traite les six cents kilomètres qui séparent Tokyo d'Osaka, dans son fourgon bleu (couleur du maillot national). Avec l'arsenal complet du supporter : tambourins, gros feutres et peinture pour écrire sur le front des fans les noms de Nakata, d'Ono ou d'Inamoto, perruques blanches avec un gros rond rouge au centre. Plus quelques liasses de yens, pour tenter de rafler au marché noir d'ultimes billets réclamés par des supporters descendus de Sapporo, à l'extrême nord de l'archipel. Des vendeurs en offrent sur l'Internet à plus de 200 000 yens (1 483 euros).

Chef de file. Ultra-Nippon est le brasier du foot japonais. Son quartier général est installé à Tokyo dans les bureaux de son âme damnée, Asahi Ueda, 29 ans, chef de file du groupe fondé il y a dix ans, lorsque le Japon a gagné sa première Coupe d'Asie. Asahi Ueda a un bar, le Bonponera, ainsi qu'une boutique d'articles de sports. DJ Jumbo, 35 ans, est l'un de ses bras droits. Il passe ses journées à téléphoner aux deux cents volontaires du Kop Ultra-Nippon présents dans chaque stade, à organiser les bus, à commander les maillots, à répondre aux interviews. «C'était