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Libération

Les infants de l'art

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publié le 14 juin 2002 à 23h57

En 1978, trois brillants apprentis toreros écument les novilladas sans picador. On les appelle les «princes de la tauromachie». Ils ont 12 et 13 ans. Julián Maestro, El Yiyo et Lucio Sandín sortent de la toute nouvelle école de tauromachie de Madrid, fondée deux ans auparavant, et qui a fêté en mai dernier son 25e anniversaire.

A ces trois princes, on prédit un grand règne, que le toro va se charger de détruire. El Yiyo a pris de l'avance. Il est devenu avant les autres un fameux matador. Avec les toros, pas de prédiction qui tienne : le 30 août 1985, un toro le tue à Colmenar. Lucio Sandín connaît un très brillant début comme novillero, puis, le 12 juin 1983 à Séville, un novillo d'Ibán lui enfonce sa corne dans l'oeil droit. Ça ne le stoppe pas et il devient matador en avril 1985. Il continue de toréer jusqu'en 1990 quand un grave accident de voiture l'oblige à arrêter. Le pauvre Sandín est aujourd'hui cadre commercial dans une grande entreprise d'optique. Julián Maestro, lui, a traîné. Il vient seulement, le 5 mai dernier, de prendre une alternative plutôt fin de cycle, après avoir été pendant treize ans subalterne.

Ces trois «princes» à la destinée explosée forment la deuxième promotion de l'école de tauromachie de Madrid fondée par deux taurins aux préoccupations sociales : Manuel Martínez Molinero et Martín Arranz, l'actuel apoderado de Joselito et José Tomás. Manuel Molinero est avocat à Zamora où il a organisé une école de tauromachie en 1964. Il va y accueillir tous l