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Libération

J'aurais pu être le voisin de Zidane

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par Jean-Philippe TOUSSAINT
publié le 17 juin 2002 à 23h58

Presque 30 degrés en permanence depuis mon arrivée au Japon, temps lourd et humide sur Tokyo, ciel uniformément bleu dans le Kansaï, légèrement venté, avec, ici et là, au détour d'une porte coulissante qui s'entrouvre à l'improviste sur la baie d'Osaka, une bouffée d'air de la mer qui vous prend au visage. Partout, ici, dans les magasins et les hôtels, dans les restaurants et dans les trains, ronronnent d'imperturbables climatiseurs qui diffusent un air glacial dans les espaces publics, si bien que, si l'on crève de chaud dans les stades, on grelotte dans les trains qui y conduisent. Curieux, quand même, que les Japonais, qui surchauffent en hiver autant qu'ils climatisent avec ardeur en été, préfèrent ainsi avoir trop chaud en hiver et trop froid en été (alors que le contraire leur ferait économiser des milliards de yens). Le stade de Kobe, au milieu de l'après-midi, est une fournaise. Au retour des matchs, debout dans une rame de métro glacée, le visage humide et les vêtements collés sur le corps où sèche une sueur poisseuse, j'ai besoin autant que les joueurs d'une bonne douche d'après-match pour me remettre d'aplomb. Si mon propre calendrier est assez espacé et me permet une relative récupération entre les rencontres, il m'est quand même arrivé de devoir jongler avec la géographie et les horaires, car j'avais un match qui se terminait un soir à Tokyo et un autre qui commençait le lendemain en début d'après-midi à Kobe. Mais le Shinkansen n'a plus de secret pour moi, pas