Södertälje envoyé spécial
Cet après-midi de mai, la formation d'Assyriska FF reçoit IK Brage à l'occasion de la septième journée de la «Super ettan» (deuxième division), dans son stade de Bårsta, à Södertälje (quarante kilomètres au sud de Stockholm), devant un public familial. Score final : 3-0 en faveur des locaux, en dépit d'un expulsé. «Ça nous met troisièmes de la Super ettan, on est en position de passer en All svenskan (la D1, ndlr), s'emballe Robil Haidari, jeune consultant Internet à Stockholm et responsable depuis peu du marketing du club. Mais il reste 23 matchs jusqu'à la fin de la saison. Il faut tenir !» Tous, Fehmi, Robil, les joueurs, les supporters, une bonne partie des habitants de Södertälje, se mettent à rêver d'Assyriska en All svenskan.
Cette équipe colorée est un cas unique en Europe, voire «au monde», selon Fehmi Tasci, directeur d'Assyriska FF. Aucun club communautaire n'avait jamais atteint un tel niveau. Et qui, de plus, se permet de moquer gentiment le style de jeu suédois et s'enorgueillit de pratiquer un jeu méridional. Dans les tribunes, les écorces de graines de sésame jonchent les travées, trahissant aussi l'origine des supporters. Le club d'Assyriska (Assyrien) est un mélange étonnant : réussite d'intégration d'une communauté, rêve politique, fierté teintée de nostalgie de pouvoir porter les couleurs d'un prestigieux empire disparu, celui de la Mésopotamie, berceau de la civilisation et de l'écriture, qui se targue d'être le plus ancien peuple