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Libération

«Face aux Américains, la déroute est plus douloureuse»

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publié le 18 juin 2002 à 23h59

Mexico de notre correspondant

La capitale mexicaine ne pouvait pas achever son Mondial de pire manière. Plus qu'une défaite, c'est un véritable sentiment d'humiliation national qui s'est emparé des supporters, hier, après l'élimination du Mexique. «Etre éliminé du Mondial fait mal. Mais face aux Américains, c'est la déroute la plus douloureuse qui soit», pouvait-on lire au petit matin dans le quotidien de gauche La Jornada. Particulièrement chauvins, persuadés de l'emporter face à un adversaire considéré comme inférieur, les Mexicains ont finalement attaqué leur semaine avec très peu d'heures de sommeil, beaucoup de larmes et une terrible gueule de bois.

«Humiliés». Après le second but des Etats-Unis, sur le coup de 3 heures du matin, heure locale, Diego Kohn lâche ce que bon nombre de Mexicains ont sur le coeur: «Ces foutus Américains nous ont toujours battus et dominés au cours de l'histoire. Au foot, ils se permettent aussi de nous humilier alors que nous avons une meilleure équipe et beaucoup plus de passion. Je suis dégoûté. A croire que le destin nous a fait perdants de nature. C'est trop injuste!» Supporter modéré, mais qui s'est pris au jeu, il termine ce Mondial déprimé.

Hier, les commentaires radio n'avaient de mots que pour les désormais traditionnels schémas psychologiques «du complexe des Mexicains envers les étrangers» et «l'incapacité culturelle à se comporter en vainqueurs». La «mauvaise organisation» d'un foot national considéré comme corrompu et soumis à une i