Menu
Libération

Supporters éliminés

Article réservé aux abonnés
publié le 18 juin 2002 à 23h59

Oita envoyé spécial

On les croyait tous repartis, pleurant ou maudissant le départ prématuré des Bleus, sèchement renvoyés dans leurs foyers. Erreur : le supporter français a, à l'évidence, la couenne bien plus dure que celle de son équipe fétiche. Banderole «de onze mètres» rangée au fond du sac, mais maillot FFF toujours sur les épaules, Jean-Paul et Jean Pierre, la cinquantaine, défendaient dimanche à Oita (Japon) les couleurs de la France dans le carré des supporters... sénégalais. Qu'ils ne sont pas loin de considérer, eux aussi, comme «l'équipe de France bis». Oubliée la triste page sud-coréenne, bonjour le rôle tragi-comique du supporter-victime que l'on plaint à chaque coin de rue ou presque de l'archipel : «Tous les Japonais que l'on rencontre depuis notre arrivée commencent par s'excuser de l'élimination de la France. J'ai mal à la mâchoire à force de sourire et de dire que c'est la loi du sport», rigole Jean-Pierre, l'un des deux Alsaciens, originaires de Mulhouse et de Strasbourg. Dans leur portefeuille : onze billets, dont trois témoignent d'une grande confiance a priori dans les Bleus : «Si Zidane et les autres étaient allés au bout, notre banderole aurait été de tous les matchs», lâche, pas peu fier, Jean-Paul, entraîneur de l'équipe des cadets de son village, qui se présente comme un vétéran de «six Coupes du monde, avec un seul ratage : le Mexique, en 1986».

Cette sortie prématurée des Bleus, les deux fans échoués à l'extrême sud du Japon, où la France avait u