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Libération

A Dakar, l'économie veut croquer sa part

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Les entreprises entendent vendre l'image du «pays qui gagne».
publié le 22 juin 2002 à 0h03

Dakar envoyée spéciale

«On prépare la victoire.» La Médina, le coeur historique et populaire de Dakar ne bat que pour ses Lions. Mamadou Diallo et ses copains rappeurs s'activent au bord du trottoir, le pinceau à la main. Une bande verte, une autre jaune, une dernière rouge : les trois couleurs du Sénégal recouvrent bientôt les bordures. Un petit groupe hisse une énième banderole, au-dessus d'une immense tête de lion peinte à même la chaussée. Tout à coup, la sono démarre à fond et les jeunes hésitent entre poursuivre le travail et danser sur la Gloire des stars, hymne du show-biz sénégalais à l'équipe nationale. Gagner samedi contre la Turquie ? «On a battu les champions du monde, on a déjà gagné», clame Mamadou.

Nettoyage. «Comme tout le Sénégal, les Médinois sont mobilisés à fond, enchaîne Abi Thiam, artiste local et supporter de la première heure. Dès 1992, quand personne n'y croyait.» Le quartier a fait peau neuve en quelques semaines. Chaque maison s'est cotisé pour acheter de la peinture et du tissu, les rues rivalisent de propreté, la mairie a fourni les camions de ramassage d'ordures. Comme à chaque veille de match, Abi s'apprête à veiller et à prier pour la victoire. Ce samedi, il portera les mêmes habits et s'assoira à la même place dans son salon que lors des précédentes rencontres. Musulman fervent, il croit en Allah et aux sacrifices, pourtant condamnés officiellement : «Regardez ce que nos marabouts ont fait à Zidane qui avait dit que le Sénégal était "le gâteau