Tokyo envoyé spécial
Sur la feuille, dissimulée pour éviter d'attirer le regard des policiers en faction, une liste de prénoms et de téléphones. Michaël, Suédois de nationalité, comptable de profession et revendeur clandestin de billets depuis le début du Mondial, attend à l'entrée nord de la gare de Tokyo. Derrière chaque nom de sa liste : un détenteur de billets, prêt à les vendre au plus offrant. «Je fais l'intermédiaire, explique le jeune Suédois. Je mets en contact vendeurs et clients.» Un boulot bien rodé : Michaël a déjà fait du marché noir à Nagano, lors des JO d'hiver de 1998. Quelques mois plus tard, il était en France pour la Coupe du monde. Amateurs d'espèces plutôt que de ballon rond, lui et une dizaine d'autres acolytes quadrillent depuis le début du mois le Japon du foot. Avec succès : «Tous ceux qui ont opté pour la Corée du Sud se sont plantés. La demande était trop faible. Impossible de faire là-bas de gros bénéfices. Ici, c'est le contraire.»
La Fédération internationale de football (Fifa) avait promis que ce Mondial asiatique serait clean. Au début, les billets qui étaient délivrés étaient nominatifs pour empêcher leur revente. Mais le fiasco de la billetterie officielle, l'engouement des Japonais et l'impossibilité de contrôler l'identité à l'entrée des stades ont rendu ce voeu obsolète. Pour le plus grand profit des revendeurs clandestins : «Les meilleurs matchs ont été ceux du Japon au premier tour, raconte Michaël. Les prix des billets catégorie 1 vendu