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Libération

Réalisme, l'Allemagne chérit plus que jamais ton nom

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publié le 22 juin 2002 à 0h03

à Ulsan

Vendredi, le foot de l'ordre a vaincu celui du mouvement. Et, curieusement, c'est le football gauche qui a gagné. Et le foot adroit ? Ce sont les Américains qui l'ont pratiqué, comme le reconnaissait Rudi Völler, l'entraîneur allemand : «Je suis content d'être en demi-finale, mais pas de la manière dont nous y sommes arrivés. Dès le début, nous n'avons pas joué comme je le voulais. On a balancé trop de ballons, il n'y a pas eu les combinaisons de jeu que nous aurions dû faire.» Malgré la qualification, Franz Beckenbauer, vice-président de la Fédération allemande, tournait encore moins sa langue dans sa bouche : «A l'exception de Kahn, il faudrait mettre tous les autres dans un sac et taper dessus. On serait certain de toucher quelqu'un qui le mérite.»

Naïveté américaine. On peut sourire de ce franc paradoxe, mais c'est l'entière vérité. L'Allemagne a difficilement battu (1-0) les Etats-Unis grâce à une tête piquée de Ballack, sur un coup de pied arrêté de Ziege. Remarquable de culot, pétaradante en diable, l'équipe américaine a malheureusement affiché une naïveté qui tire des larmes.

Car louper tant d'occasions, dont trois franches, par Landon Donovan (16e, 29e) et Eddie Lewis (36e), c'est procurer de bien grands plaisirs à Oliver Kahn, qui n'attendait que cela pour faire claquer ses énormes bretelles. La formation de Bruce Arena s'en va la tête haute : «Je suis fier de mon équipe. Elle a bien joué pendant 90 minutes. Nous étions confiants sur notre capacité à les press