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Libération

Sénégal à lui-meme

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publié le 22 juin 2002 à 0h03

à Osaka

Ils ne disent pas: «Tout va bien.» Ils disent : «rien de spécial». Les talentueux joueurs sénégalais entraînés par Bruno Metsu n'aiment pas le côté solennel de la salle de presse, avec ses batteries de questions. Le moule de la communication de la Fifa, faite de rites, de cordons de sécurité, de traduction consécutive (et souvent imprécise), sied mal à Khalilou Fadiga et Papa Bouba Diop. Chaussés de sandales, crampons posés sur l'estrade juste à côté du sac, les deux colosses décontractés sont mandatés par leur coach pour parler aux journalistes avant le match contre la Turquie, ce samedi.

«Rien de spécial». La présence de leurs familles à leurs côtés, jeudi, lors de leur dernière journée de repos ? «Rien de spécial, selon Fadiga, les yeux levés vers le ciel. On cause, on boit un verre avec les potes. On se comporte normalement, quoi.» Les secrets de Bruno Metsu, le nouveau «sorcier blanc» de la planète foot ? «On l'a déjà dit. RAS, sauf un gros boulot et notre bonne humeur. On joue bien, parce qu'on se sent bien», bougonne Papa Bouba Diop. Le jeu des Turcs ? «Rien de spécial. On donnera le meilleur de nous-mêmes, reprend l'Auxerrois Fadiga. On s'est préparés pour ne pas être ridicules.» Seule hausse de ton lorsque fuse d'un micro l'allusion à «l'équipe de France bis» : «On n'est pas des numéros 2, rectifie Fadiga, sorti d'un seul coup de sa torpeur. On est les numéros 1 du Sénégal et de l'Afrique. On respecte la France, donc on se bat aussi pour elle.»

Rien de spécial