Londres de notre correspondant
La fête est finie. Un silence pesant succède à la clameur joyeuse qui s'élevait de chaque fenêtre. «Bye Bye England !», crie à la cantonade une vieille dame sur le pas de sa porte. Au pub, le Leinster, des clients vêtus du maillot de David Beckham se dispersent avant même d'avoir terminé leurs pintes de bière. Deux rues plus loin, dans un restaurant brésilien, le Rodizio Rico, une foule drapée dans les couleurs jaunes et vertes danse sur des airs de samba jusque sur le trottoir.
Jamais vaincu. Ce devait être le match le plus important depuis la victoire de l'Angleterre lors de la Coupe du monde de 1966. Face au Brésil, l'adversaire jamais vaincu, la rencontre avait déjà un avant-goût de finale. «Rendez-vous dans quatre ans», lance, le visage sombre, le commentateur sportif de la BBC. Depuis le sommet européen de Séville, le Premier ministre, Tony Blair, se déclare «anéanti» par la défaite des «lions». L'ouverture du sommet avait même été retardée afin de permettre à la délégation britannique de suivre le match jusqu'au bout.
Pour marquer l'importance de l'événement, la une du Daily Mirror n'affichait vendredi qu'un petit drapeau anglais sur un fond entièrement blanc. «Cette page a été supprimée. Rien d'autre n'a d'impor tance», proclamait le tabloïd. Son rival, le Sun (4 millions d'exemplaires vendus chaque jour) titrait comme s'il pressentait la défaite, sur les prouesses sexuelles du joueur brésilien, Ronaldinho. «Huit buts en une nuit !», préci