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Libération

L'Espagne pleure de rage

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publié le 24 juin 2002 à 0h04

Séville de notre correspondant

«L'arbitre fait pleurer l'Espagne.» Au-dessous du titre de Une du quotidien El Pais, une photo montre le sélectionneur national José Antonio Camacho tentant vainement de consoler Morientes, l'attaquant du Real Madrid, auteur d'un but annulé, effondré, en sanglots.

«Dégoûtant». L'image illustre bien le sentiment de rage et d'amertume qui a saisi toute l'Espagne. Si certains ont mis en cause le manque de lucidité de la sélection nationale, l'immense majorité n'a pas eu de mots assez durs contre l'arbitrage. «Ce Mondial est dégoûtant», titre le quotidien sportif Marca. Sur une double page, le journal parle de «vol du siècle» et décline les séquences de jeu au cours desquelles l'Espagne a été lésée. Samedi et dimanche, à la radio et sur les chaînes de télévision, on a repassé en boucle les actions suspectes ainsi que les interviews de joueurs écoeurés. A l'instar du milieu de terrain Ivan Helguera, qui, au coup de sifflet final, s'est précipité sur l'arbitre, se retenant de justesse d'en venir aux mains.

Comme en Italie après son élimination contre la Corée en huitièmes de finale, les autorités n'ont pas manqué de réagir. La fédération espagnole a annoncé une plainte officielle auprès de la Fifa pour «arbitrage partial». Même le chef de l'...tat José Maria Aznar, en clôture du sommet européen de Séville, a fait allusion à l'injustice de l'élimination. L'entraîneur José Antonio Camacho s'est montré plus explicite : «Je savais à l'avance que nous allion