Il peste, le technicien anglais. Trois semaines qu'il déballe puis remballe des tonnes de câbles, de caméras et de consoles. Embauché par HBS, la société du groupe Kirch créée par la Fifa pour filmer ce Mondial et fournir les images aux télévisions détentrices des droits de rediffusion, Mike a vécu la compétition entre camions, autoroutes, avions et préfabriqués. «Heureusement qu'ils nous payent bien. Ça nous incite à nous taire. Car si on se mettait à raconter les aberrations logistiques de cette coorganisation...», menace le technicien. Car Mike est un de ces soutiers que le Mondial bicéphale Corée du Sud-Japon a transformé en maillon indispensable.
Caravansérail. En France, en 1998, HBS (qui a son siège social dans le canton suisse de Zoug) disposait de dix unités de production fixes : des cars régie loués à des maisons de production françaises et garés devant les stades durant la compétition. La Coupe du Monde asiatique a fait péter les coutures de la logistique: pour des raisons de format vidéo, de standard technique et de matériel en quantité suffisante dans les deux pays, vingt unités de production ont été mises à contribution, dont dix-huit mobiles démontées et remontées d'un stade à l'autre. Avec les deux centres de rediffusion, situés à Séoul et Yokohama, ce caravansérail audiovisuel est digne d'un paddock de Formule 1. Avec, à la clef, des dépenses évaluées à environ 150 millions d'euros qui crèvent le plafond, et une planification digne d'une armée lors d'une offe