Stockholm de notre correspondant
Le supporter suédois appartient à l'espèce civilisée. «Pas de hooligans ici», Anders Limpar peut en témoigner. Ancien international suédois, qui a disputé les Coupes du monde 1990 et 1994, à l'époque où il jouait dans les clubs anglais d'Arsenal puis d'Everton, il est depuis 1995 propriétaire d'un pub situé en plein coeur de Stockholm, le Limp-Bar.
C'est l'un des quatre restaurants de la capitale à avoir obtenu l'incroyable autorisation de servir de l'alcool le matin durant le Mondial. La loi interdit en principe la vente de toute goutte d'alcool dans les bars avant 11 heures. Les pouvoirs publics se méfient de leurs administrés, sobres la semaine, mais qui se biturent sérieusement le week-end. Au nom de la santé publique, il n'est possible d'acheter de l'alcool cher que dans les restaurants, ou dans des magasins d'Etat, les fameux Systembolaget qui détiennent le monopole de la vente au détail. Et les mouvements de tempérance veillent au grain. Aussi, associer l'alcool au sport n'est pas passé sans de fortes critiques. «Mais on aurait eu l'air malin de trinquer à la Loka [une eau gazeuse], quand la Suède a fait 1-1 contre l'Argentine et s'est qualifié pour les huitièmes de finale», plaide Nicola, serveur au Limp-Bar. Et de fait, même avec cette autorisation inespérée, les Suédois n'ont pas abusé. «Beaucoup de Suédois ont pris des demi-journées de congé pour voir les matchs, raconte Anders Limpar. Dès la fin des matchs, je les voyais courir