Tokyo de notre correspondant
Une Coupe du monde, deux pays, promettait la Fifa. Un mois plus tard, à la veille de la finale de Yokohama, le premier bilan de ce Mondial soi-disant bicéphale démontre que deux compétitions parallèles ont eu lieu au Japon et en Corée du Sud. Avec leur lot de différences culturelles, logistiques, matérielles et journalistiques. Revue de détails.
Séoul, maillot rouge
Le jour où les hôtesses d'accueil coréennes quitteront leur maillot et leur tee-shirt rouge sera à marquer d'une croix sur le calendrier. Venu de Tokyo, où pas un calicot n'annonce la Coupe du monde, y compris à l'extérieur de la grande gare de la capitale, le choix vestimentaire en dit long sur la différence de ton et d'ambiance qui a régné ces dernières semaines dans les deux pays organisateurs. Impossible, à Séoul, d'échapper à l'empreinte textile de la compétition. Les victoires de la Corée du Sud ont transformé le pays en coquelicot. Réceptionnistes d'hôtels, hôtesses d'aéroports, guichetiers de banques, vendeurs et vendeuses... La couleur rouge et le slogan «Be the reds» (Soyez rouges) sont devenus le nouveau mot d'ordre d'une population tellement entichée de ses joueurs que même les foyers de personnes âgées ont revêtu l'uniforme. Dix millions de tee-shirts ont été vendus, selon le Korea Times. Autant de badges rouges, portés par tous ceux restés fidèles au costume et au tailleur strict.
La fièvre bleue nipponne, surtout visible lors des matchs du Japon (éliminé en huitièmes de fin