Tokyo envoyé spécial
Les spéculations sur les chances de chaque finaliste alimentent toutes les discussions. Qui l'emportera ? L'Allemagne avec sa défense de fer ou le Brésil avec son attaque d'enfer ? Marcello Lippi, l'entraîneur de la Juventus de Turin, décrypte pour Libération les forces en présence.
Un choc de coachs
«Avec Rudi Völler, l'Allemagne a trouvé un homme d'une grande intelligence. Grand footballeur lui-même, il pos sède une précieuse expérience du jeu à ce niveau. Il n'a jamais prétendu être un entraîneur. Il a juste voulu tenir un rôle de sélectionneur, c'est-à-dire convoquer les meilleurs joueurs et composer une équipe homogène, malgré les revers d'une formation frappée par de nombreuses blessures. Ce qui fait sa force, c'est d'avoir su mettre ses joueurs en condition psychologique optimale pour disputer le Mondial, car tactiquement la tâche est délicate. Rappelons qu'il s'agit là d'une sélection nationale et non d'une équipe habituée à jouer ensemble. Les joueurs évoluent tous de façon différente dans leur club et appliquer une tactique commune nouvelle est difficile. C'est pour cela que la préparation psychologique est, ici, plus importante que la tactique.
«Scolari, lui, est plus entraîneur que Völler, mais là non plus il ne dictera pas de tactique précise face à une équipe capable de développer son jeu presque sans tenir compte de l'adversaire. Ses joueurs sont de très bons techniciens, mais ils ont aussi en commun cette philosophie brésilienne qui consiste