Menu
Libération
Série

La greffe polonaise ressuscite Neueibau

Article réservé aux abonnés
Pour faire vivre son club, le village a recruté à l'étranger les talents amateurs.
publié le 29 juin 2002 à 0h07

Neueibau envoyée spéciale

Il n'y a plus de vaches à Neueibau, plus d'industrie textile non plus, plus de Caisse d'épargne, plus d'épicerie et l'école primaire a aussi disparu. A vrai dire, en arrivant dans ce recoin d'Allemagne, dans l'extrême est du pays, à six kilomètres de la frontière tchèque et à quinze de la Pologne, on a plutôt l'impression d'un village endormi. Neueibau compte 730 habitants, contre 900 au temps de la République démocratique (RDA), 20 % de chômeurs et plus beaucoup d'espoir. Mais il a encore une fierté : son club de foot. Le champion de tous les villages de la région, grâce à une petite ruse.

Trésor caché. Derrière les façades écaillées à la mode de l'ex-RDA, derrière des rideaux d'herbes folles, au bout d'un petit chemin, Neueibau cache son stade comme d'autres leur trésor. «500 000 marks» (250 000 euros) avoue le président du club, Herbert Hamann, montrant une pelouse qui pourrait faire envie à plus d'une équipe nationale. «Sans compter les milliers d'heures de travail bénévole de tous les habitants qui ont remblayé le terrain ou vissé les sièges des tribunes.» Le président du SV Neueibau fait une démonstration de l'arrosage automatique : des tourniquets invisibles jaillissent de la pelouse et commencent leur ballet. L'eau est récupérée du toit de la salle de jeu de quilles attenante et, par drainage, du parking. Elle atterrit dans un bassin où nagent des carpes : la pêche gardée des membres du club qui, deux fois par an, se retrouvent aussi pour gril