Maintenant que la saison des pluies a vraiment commencé (jusqu'ici, elle avait ceci de particulier qu'il ne pleuvait pas, et les Japonais, sans se démonter, disent alors que c'est une saison des pluies sèche), on n'a rien de mieux à faire, dans un Tokyo brumeux où un crachin fin comme de l'eau brumisée tombe sans discontinuer, que d'aller s'abriter dans des stades de football couverts dès la nuit tombée. Plus j'y pense, plus je me rends compte que la véritable raison de ce coûteux voyage en Asie, c'est non pas simplement
d'aller m'abriter de la pluie à grands frais, mais de voir les matchs en soirée l'après-midi, je n'aime pas trop, non.
Au hasard des discussions et des rencontres, j'ai fait la connaissance d'un Français qui travaille pour une chaîne de télévision japonaise, et, moyennant une arrivée au stade plusieurs heures à l'avance et des manoeuvres d'agent secret, rapide coup de téléphone d'une cabine publique vers un portable à l'entrée du stade pour annoncer mon arrivée, échange de badges et passages de contrôle d'un air affairé,
j'ai pu suivre la demi-finale du Brésil dans la tribune de presse. Au début, j'ai même squatté une petite cabine de commentateur avec écran de contrôle personnalisé à chaque siège (pour un peu, je passais le casque autour de mes oreilles, et je me mettais à commenter le match dans le vide pour une télévision inconnue, afin d'avoir l'air encore plus vraisemblable), avant de me faire gentiment déloger par quelque dame affable de l'organisation