«Je trouve sévère et assassin que l'on puisse m'empêcher d'exercer ma profession. C'est un peu comme si on empêchait un boulanger, pris sur un éventuel excès de vitesse, de faire du pain.» Les tracas n'ont pas privé Rolland Courbis de son sens des formules «éclairantes». L'ancien entraîneur de l'Olympique de Marseille est ressorti hier à 19 heures du bureau des juges Frank Landou et Laure Roche, à Marseille, avec une interdiction d'exercer «toute activité salariée ou contractuelle avec un club de football professionnel». Théoriquement, il ne peut donc entamer une nouvelle saison de coach de l'AC Ajaccio, promu en L1, et devra se contenter de regarder les matchs en simple spectateur. Après s'être acquitté d'une caution de 770 000 euros début août, le Marseillais redoutait bien plus cette interdiction dont son avocat José Allegrini va faire appel aujourd'hui que sa mise en examen prévisible pour «complicité et recel d'abus de biens sociaux et faux en écriture privée».
Commissions occultes. Rolland Courbis devait s'expliquer sur les transactions litigieuses autour de trois joueurs dans la période où il entraînait l'OM, entre 1997 et 1999 : le Ghanéen Arthur Moses, arrivé en 1997 et reparti en 2000 sans avoir pratiquement tapé dans le ballon, le Paraguayen Ricardo Rojas Mendoza, dont le transfert sera avorté, et l'Ivoirien Ibrahima Bakayoko. Sur la base des dénonciations faites au parquet par le commissaire aux comptes Jean Ayel et étayées selon l'accusation par les auditions