Depuis lundi, Rolland Courbis a beaucoup parlé. Des faits qui lui sont reprochés, mais peut-être aussi, hors procès-verbal, d'une affaire postérieure à son départ de l'OM : l'acquisition du défenseur argentin Eduardo Tuzzio, 28 ans, par le club olympien, le 26 juillet 2001, auquel il appartient toujours. Ce solide gaillard était libre de toute attache avec un club, mais était flanqué d'un intermédiaire, Gilbert Sau, l'agent le plus en cours à l'OM avant sa récente mise en examen dans la procédure des juges Roche et Landou.
Des négociations s'engagent avec Pierre Dubiton, directeur général d'alors : celui-ci fait ses calculs de rémunération en brut, l'entourage de Tuzzio parle en net. Mais, brusquement, Gilbert Sau met un terme aux tractations : l'Argentin, explique-t-il, intéresse le Servette de Genève. Le club helvète est à ce moment en pleine ébullition : son actionnaire majoritaire, Canal+, proprié taire du PSG, cherche à minorer sa participation afin de se mettre en conformité avec les règlements de l'UEFA. L'homme d'affaires Michel Coencas, grand ami de Bernard Tapie, le directeur sportif de l'OM, est sur les rangs. Il deviendra président du club suisse en septembre 2001.
Officiellement, le Servette acquiert alors Tuzzio, mais l'entraîneur, Lucien Favre, parti depuis, n'est même pas au courant du transfert. Une dizaine de jours plus tard, l'OM achète Tuzzio au Servette. Cette fois, le joueur n'est plus libre. Coût de la transaction : 6,4 millions d'euros, sans compter une