Menu
Libération
Portrait

Le tourbillon touché par la grâce

Article réservé aux abonnés
publié le 5 juillet 2002 à 0h19

Antonio Ferrera a intérêt à avoir une étagère solide pour installer les prix machinchose qu'il a raflé à Madrid, après son triomphe du 17 mai. Ferrera avait prévu le coup, il portait ce jour-là un costume blanc et or comme celui qui avait permis à un inconnu colombien, César Rincon, de triompher à Las Ventas, le 21 mai 1991. Le manager de Rincon était alors Luis Alvarez, fils d'un chirurgien de Tanger. Il est depuis deux ans celui de Ferrera, fils d'un guardia civil. Un vrai de vrai. Lorsque son fiston torée en Amérique du Sud, le papa, qui connaît l'animal, fait le guet la nuit dans les couloirs des hôtels pour chasser d'éventuelles visiteuses.

Bleu France et or. Malgré le demi-couac de son solo de l'Ascension à Nîmes, Antonio Ferrera, à mi-saison, est peut-être le torero de l'année. D'abord dirigé par Luc Jalabert et l'ex-avocat Alain Lartigue, Ferrera, 24 ans, torero d'Extremadure, a initialement fait carrière en France. Lorsqu'il prend l'alternative le 2 mars 1997 à Olivenza, à la frontière du Portugal, ses admirateurs français, venus en bus de Bayonne, lui offrent un habit de lumière bleu France et or. Ce jour-là, il coupe quatre oreilles à deux toros de Victorino Martin et renvoie les ascenseurs aux banderilles, exercice où il est brillant. Il en pose une paire aux couleurs de l'Espagne, une autre aux couleurs du Portugal, une troisième bleu-blanc-rouge. Le maire d'Olivenza saluera dans un discours «ce jour où le petit Antoñito Ferrera est devenu Antonio Ferrera».

Antoni