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Libération
Portrait

Un homme de parole(s)

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En quatre ans, les sorties de Lemerre ont dérouté.
publié le 5 juillet 2002 à 0h18

Longtemps, quatre ans exactement, Roger Lemerre a martelé : «La victoire appartient aux joueurs.» Mais il connaît suffisamment bien le monde du foot pour savoir que c'est à l'entraîneur qu'on attribue la paternité de la défaite. C'est classique et injuste. Des quatre années passées par cet homme de 62 ans , on retiendra une victoire, à l'Euro 2000, et un fiasco, au Mondial 2002. Et des mots. Souvent abscons. Ils ont d'abord fait le bonheur des chroniqueurs. Qui ont fini par se lasser. En effet, que penser d'un type qui dit un jour : «Pour vivre il faut du bonheur.» Et met ensuite en garde : «Trop de bonheur est source de malheur.» Lâche, en octobre 1999, au soir d'une pénible victoire contre l'Islande qui qualifiait les Bleus pour l'Euro : «Je reste et je resterai le premier supporter de l'équipe de France. Si mon chapeau savait pour qui je vote, je le brûlerais immédiatement.» On le voit démissionnaire. Il dira: «C'était mon bug de l'an 2000.» Roger Lemerre, natif de Bricquebec (Manche), disait aussi : «Il est difficile de savoir des choses sur moi.» Et: «Si ma communication ne vous convient pas, moi, elle me va très bien.»

Consensus. Il était devenu l'entraîneur de l'équipe de France dans l'euphorie de la victoire en Coupe du monde. Quand on lui remet les clés de la maison bleue, deux semaines plus tard, c'est plus le résultat d'un consensus mou. Une solution de continuité quand certains auraient aimé voir «un nom» à la tête de l'équipe de France. Luis Fernandez, Jean Tigan