Un meeting de début d'été aux allures quasi hivernales avec pluie continue, fraîcheur rhumatismale et morosité ambiante. Il ne manquait rien, vendredi soir, pour gâcher la deuxième étape de la Golden League et dégarnir les travées du Stade de France de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) malgré des réservations à bon niveau. La perspective de plusieurs duels alléchants et possiblement favorables aux athlètes nationaux n'a pas suffi à attirer les amateurs. Il y a quelques mois, le directeur du meeting, Gérard Rousselle, espérait secrètement dépasser l'affluence enregistrée l'an dernier, autour de 58 000 spectateurs. Bernard Amsalem, président de la Fédération française d'athlétisme (FFA), ambitionnait même de hisser Paris à la première place du circuit, alors que Zurich est toujours considéré comme la réunion reine de l'athlétisme en Europe.
Course phare. Côté 100 m dames, il y avait Marion Jones, 27 ans, un sourire carnassier, des cuisses en béton et un mental forgé au gré des titres, parmi lesquels un légendaire quintuplé en or aux JO de Sydney. Pourtant, la Française Muriel Hurtis, 23 ans, assurait ne pas s'en laisser compter. Originaire de Bobigny, championne d'Europe en salle du 200 m à Vienne, elle fait elle aussi partie désormais du petit cercle des sprinteuses en dessous des onze secondes. C'était la course phare de la soirée. Le rêve tricolore n'a pas duré longtemps : «la Jones» a dévoré la course en 10'' 89, meilleure performance mondiale de l'année. La Jamaïquaine Tanya