Luxembourg envoyée spéciale
Il est de tradition sur le Tour de France que la ville étape se mette en quatre pour plaire au suiveur. A Cholet, c'est facile. Un joli mouchoir s'impose. Et il peut s'attendre à des bêtises à Cambrai. Quand le suiveur arrive à Cluses, au coeur de la vallée de l'Arve, célèbre pour son industrie du décolletage, il est assez inquiet. Un boulon fileté ? Une bille d'acier alésée avec soin ? C'est une bouteille d'Apremont qui calme finalement ses angoisses. Certaines étapes, le suiveur fait la tête car le maire a oublié le petit cadeau de bienvenue. Ces villes restent marquées en noir dans le petit carnet qui ne le quitte jamais.
Défilé de mode. Ce malheur ne risque pas d'arriver à Luxembourg, ville départ du 89e Tour de France. Le comité d'accueil trône à l'entrée du Palais des congrès de la foire internationale, sur les hauteurs de la capitale européenne. Avec un grand panneau pour les étourdis : «Cadeaux presse.» Le choix du présent grand-ducal a pourtant donné lieu à de délicates réunions préparatoires. La terre est certes agricole, avec ses champs de maïs et de tabac qui s'étirent entre les forêts des Ardennes, mais on est ici en pleine ville. La sidérurgie d'Arbed ? C'est délicat à emballer avec une faveur rose. Et puis elle a changé son nom en Arcelor en fusionnant, notamment avec son voisin français Usinor. Un méchant panneau en Plexiglas au nouveau logo a été accroché à l'entrée de l'immense siège social, une jolie bâtisse fin XIXe, avec ses gou