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Libération

Manière de Freire

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Victoire de l'Espagnol dans la Sarre. Bertogliati toujours en jaune.
publié le 9 juillet 2002 à 0h20

Sarrebruck envoyé spécial

Le Tour, qui venait hier du Luxembourg, est rentré comme dans du beurre dans la Sarre sous des tonnerres d'applaudissements. Il est vrai que Voltaire a longtemps couché chez Frédéric II, mais ça fait un choc quand même. C'est comme ouvrir la maison de Luther à une caravane de jésuites. On vous conduisait au bûcher pour moins que ça. De même, il est regrettable de voir un Espagnol, au demeurant fort affable, faire la loi en Allemagne. Hier, c'est pourtant le double champion du monde Oscar Freire, de la Mapei, qui s'est imposé au sprint devant Robbie McEwen (Lotto) et Erik Zabel (Telekom).

En Sarre, c'est un Allemand qui s'impose, ou un Français revanchard. Ou alors on n'y comprend plus rien, c'est une question de tenue, sinon à quoi bon se faire la guerre depuis 1870. Mais, dans le cyclisme moderne, rien n'empêche un Poméranien pédalant sur une bicyclette italienne de gagner une étape à Douarnenez. C'est ce que dit d'ailleurs le vainqueur : «Il n'y a pas de loi, moi par exemple, je ne suis pas un sprinter et je gagne au sprint en Allemagne.» Et devant un Australien (McEwen) qui court sous des couleurs belges (Lotto). Mais c'est oublier que le Tour prêche la fraternité universelle en distribuant des porte-clefs. Bismark doit se retourner dans sa tombe.

Parcours casse-pattes. Sans rire, le Tour a fait plus que Adenauer et de Gaulle réunis, pourtant un sacré tandem. Son secret ? Sa musette : des truffes du Périgord, un bidon de touraine primeur et un accor