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Libération

Le Tour fait le ménage pour la galerie

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En matière de lutte antidopage, l'important est de communiquer.
publié le 10 juillet 2002 à 0h21

Reims envoyée spéciale

Le mécanicien de l'équipe française AG2R, qui réglait encore hier matin la tension des chaînes de vélo de Kirsipuu ou d'Agnolutto, a été licencié hier après-midi par le sponsor assureur. Motif ? La parution dans le Monde d'un article soulignant que Philippe Tomasina, un Nordiste quadragénaire, était mis en examen dans l'affaire dite de Béon, trafic de pots hollandais (stupéfiants), qui sera jugé à Rennes en décembre. La veille, le sponsor tombait du placard et jurait ses grands dieux ne rien savoir de l'affaire. Le hic, c'est que le mécano est au centre d'un trafic qui implique dans ses procès-verbaux deux coureurs alignés sur le Tour 2002, un de la Française des jeux, un d'AG2R, et que les foudres judiciaires sont déclenchées depuis la fin 2000. Si l'on voulait vraiment laver plus blanc, il y avait le temps de faire le ménage. Mais AG2R a tout bon. Aussitôt publié, aussitôt lourdé. En matière de lutte antidopage, l'important n'est pas de participer mais de communiquer. La diligence de la presse, dans sa vigilance contre le fléau qui gangrène le sport, aurait donc pour seul effet de remplir les bureaux de l'ANPE.

Indice. Le Giro 2002 est en la matière très en retard sur le magnifique Tour de France. Un Simoni, un Garzelli, se font pincer aux contrôles. Et l'organisateur transalpin traîne ses brebis galeuses toute une semaine, dans l'attente d'une hypothétique contre-expertise contradictoire. Ambiance déplorable assurée. Au Tour de France, rien de tel. Au