Lorient envoyée spéciale
Le Tour de France est la seule épreuve sportive que le journaliste ne voit... qu'à la télévision. Il y a pourtant plus de 650 rédacteurs de presse écrite accrédités. Mais ils ne voient pas le Tour qu'ils racontent le lendemain, dans de pleines pages, à leurs lecteurs. Les journalistes écrivent leurs papiers, côte à côte, dans une salle de presse dotée d'une batterie d'écrans de télévision et située non loin de la ligne d'arrivée de l'étape. Les conditions d'observation sont assez semblables à celles du téléspectateur lambda. Sauf qu'en guise de canapé, le journaliste a droit à une chaise dans un gymnase, sous une tente ou dans le préau d'un lycée agricole, au gré des étapes et de l'accueil de la municipalité.
Télévision trompeuse. Toutes les grandes manifestations sportives sont bien sûr télévisées. Mais l'envoyé spécial dans un stade de foot voit de ses yeux la partie. Il sent si le jeu s'essouffle en seconde mi-temps, si l'organisation d'une équipe est particulièrement dynamique, en observant en permanence ce qui se passe sur l'ensemble du terrain. La télévision est trompeuse. Un match lent et insipide au stade peut paraître formidablement débridé à l'écran, car les gros plans, les champs et contre-champs viennent égayer le jeu. La caméra n'aide que ponctuellement le journaliste, en rediffusant une action litigieuse au ralenti.
Sur le Tour de France, la course réelle est invisible. Cela tient bien sûr à la nature de l'épreuve. Mais cela va bien au-del