Pau envoyé spécial
Le cyclisme à l'ancienne fait un retour en force car l'étape d'hier a été remportée par Patrice Halgand (Jean Delatour) à la vitesse record de 48,932 km/h (1). Rappelons que Delatour n'était pas le premier choix des organisateurs qui, dans un premier temps, avait préféré la Saeco. Mais Simoni, positif sur le Giro à la cocaïne, et dont on saura demain s'il est suspendu par sa fédération, aurait fait mauvais genre. L'étape d'hier était courte (147 km), c'est entendu, mais on ne peut plus courir de la sorte, c'est des coups à mettre les aubergistes landais sur la paille. Le suiveur ne s'arrête plus en route, il chipe des fruits dans les vergers au risque de prendre une décharge de gros sel, si bien qu'il dépérit et flotte dans son pantalon. Et hier, qui plus est, il était profondément accablé par l'horrible nouvelle de la mort d'un petit garçon (lire page 22). Il n'avait plus le goût à rien. Alors que, du temps du dopage industriel, il était bien portant et sifflait comme un pinson.
«En costaud». Le peloton respectait alors la pause déjeuner et le commerce de bouche était florissant. Hélas! le dopage recule et les vitesses augmentent. Même les philosophies les mieux assises ne résistent pas à ce paradoxe cycliste. Patrice Halgand a gagné «en costaud» à 7,5 km de la ligne : «Il fallait que je sorte à tout prix car il y avait O'Grady (Crédit Agricole) et Dierckxsens (Lampre-Daikin) qui vont très vite sur la fin. Je suis alors parti et j'ai tout donné», racontait-