Pampelune envoyé spécial
Pendant la feria de San Fermin, Daniel Azcona Zabalza est employé aux arènes. Vêtu du costume traditionnel de Roncevaux, il est chargé d'ouvrir la porte du toril. Dans le civil, il travaille à la morgue de Pampelune. Ne le dîtes pas aux toreros. Il a d'abord voulu être prêtre et a étudié la théologie à Salamanque. Il dit qu'ouvrir la porte aux toros lui donne deux secondes d'importance : «Tout le monde a les yeux fixés sur toi.» Evidemment, cela ne risque pas de lui arriver à la morgue. Le 14 juillet 2001, c'est lui qui a vu sortir Sureño, un Miura de 670 kilos qui a bien failli envoyer Padilla sur son vrai lieu de travail. Il lui a transpercé le cou en lui brisant deux vertèbres cervicales. Hector Ortiz, le chirurgien des arènes, a sauvé la vie du torero en mettant son doigt dans le trou de son cou pour stopper l'hémorragie avant de l'opérer. A cause de la qualité du matériel chirurgical, Ortiz affirme que dans cette plaza, «il est très difficile d'y mourir».
Zigs en bicornes. Vendredi 12, Juan José Padilla fait son retour à Pampelune et offre à l'équipe chirurgicale des arènes le combat de Botero, son premier toro, un Dolorès Aguirre. Le public ovationne le geste, y compris le côté soleil, dont toute une partie est occupée par des zigs déguisés en guardia civil : bicornes noirs, fausses capes verdâtres et longues matraques en carton. Mais vendredi, les Dolorès Aguirre ne sont pas venus d'Andalousie à Pampelune pour souffler des bougies d'anniversaire