Plateau de Beille (Ariège)
envoyé spécial
On ne peut plus cacher l'horrible vérité : Lance Armstrong et sa tribu de l'US Postal ont racheté, contre un pot de miel, la chaîne des Pyrénées au peuple des ours. La montagne leur appartient. On peut retourner l'étape de 199,5 km et ses cinq cols dans tous les sens, on ne voit pas d'explication plus nette. Lance remporte à nouveau l'étape et accentue son avance au général sur Beloki (2' 28"). Roberto Heras (US Postal) se classe deuxième de l'étape et bat sur le fil ce même Joseba Beloki (Once), qui n'a jamais voulu lâcher l'os que l'US Postal lui a donné à ronger le long de l'ascension du plateau de Beille (hors catégorie). Avant-hier à La Mongie, c'est Beloki qui s'était intercalé entre les deux coureurs de l'US Postal. Pourquoi ne pas faire courir le Tour à Longchamps ? Qu'en pense Lance : «C'est vrai que c'est encore les mêmes gars que l'on trouve devant, mais j'ai été quand même surpris de ne pas voir d'attaques de mes rivaux aujourd'hui (vendredi).»
Les rivaux ? Parlons-en. Ils avaient forcé sur l'escargot au beurre persillé : Sevilla, 2' 07" ; Rumsas, 1' 23" ; Gonzalez de Galdeano, 1' 11" ; Botero, 1' 14" et Beloki, 1' 04''. Mais faut s'y faire, quand l'US Postal arrive en altitude, elle chausse des pantoufles à compression. C'est un spectacle proprement prodigieux que nous donne surtout l'Américain tous les ans. On ne s'en lasse pas. C'est la tournée d'été d'une troupe de Las Vegas au pays du moulin à poivre Peugeot.
Grands lapi