Plateau de Beille envoyée spéciale
La transhumance du Tour, c'est l'histoire d'un équilibre délicat entre le confort des suiveurs et les embarras de circulation qui pourrissent celui des autochtones. Dans les étapes de montagne, le Tour ne dérange que les chamois. Il fallait voir vendredi l'estive du plateau de Beille (Ariège), remplie de milliers de voitures garées autour de la grande tente blanche qui abrite la salle de presse. «Les vieux, qui montaient à pied ici pour ravitailler une fois par semaine bergers et vachers, seraient fous de voir ça», lâche un Gascon au joli tour de taille, venu régaler la caravane des produits régionaux. Podium, cars de régie télé, camions et caravanes s'étendent à perte de vue dans l'alpage. Mais le suiveur n'est pas content pour autant. Car la petite départementale qui dessert le plateau est un cul-de-sac. Et, pour redescendre, il lui faut s'armer de patience. Car, pour la première fois depuis le début du Tour, les spectateurs sont venus nombreux vendredi dans les 20 derniers kilomètres de lacets de la montée. En laissant leurs voitures garées le long de la route. Des journalistes se souviennent avec angoisse avoir mis jusqu'à six heures l'année dernière pour redescendre dans la plaine vers leurs hôtels pyrénéens.
Tous les coureurs à la télé. L'idée de rester chez soi pour suivre le Tour à la télévision fait donc beaucoup d'adeptes en montagne. «Surtout chez nous en Belgique, on peut zapper toutes les chaînes européennes et voir les coureurs