Mont Ventoux envoyé spécial
Le cyclisme est un vaste music-hall. Hier, sur l'immense scène du mont Ventoux, le rideau s'est levé pour Richard Virenque (Domo-Farm Frites), vainqueur de l'étape partie le matin de Lodève (221 km). Virenque qui «n'avait pas la jambe ces derniers jours», comme il dit, l'a ainsi retrouvée hier. Ce fut très utile pour lâcher un à un ses neuf compagnons d'échappée dans les 20 kilomètres de l'ascension.
Virenque remporte l'étape après 202 km d'échappée. Le grimpeur russe Alexandre Botcharov (AG2R) prend la deuxième place, à 1' 58" du vainqueur. Quant à Lance Armstrong, l'homme qui pédale à la vitesse d'un batteur à oeufs, après avoir distancé ses plus sérieux rivaux grâce à une accélération comparable à celle de la DS de Fantomas, il se classe troisième à 2' 20". Lance n'a pas gagné, mais a fait mieux, puisqu'il relègue désormais Joseba Beloki à 4' 21" au général. Le troisième, le Lituanien Raimondas Rumsas (Lampre-Daikin) à 6' 39".
Ainsi le Ventoux a parlé avec son accent rocailleux. Le Ventoux est une montagne pétrie par l'Eternel. Avec son chalumeau «spécial crème brûlée», il a passé, voilà bien longtemps, le sommet à la flamme. Si bien qu'il fait toujours chaud à 1 912 m d'altitude. Comme il lui restait de la pâte, l'Eternel a fait des cyclistes pour faire joli. Depuis, le Tour sert cette pâtisserie au peloton qui en a plein la bouche, comme le confirme Richard Virenque : «Je crois que je l'ai bien digéré», commentait-il amusé à l'arrivée. Virenque,