Cluses envoyé spécial
Faut-il croire toutes les histoires du cyclisme ? Celle, par exemple, de Dario Frigo (Tacconi), vainqueur hier à Cluses devant le Belge Mario Aerts (Lotto) et le grimpeur italien de la Telekom, Giuseppe Guerini. Frigo est ce coureur lunaire qui a pondu cette phrase historique aux carabiniers venus perquisitionner dans sa chambre lors du blitz sur le Giro 2001: «Des produits dopants ? C'est bien possible, mais, de toutes les façons, je ne les utilise pas.» Mais alors, toutes ces hormones de croissance, c'était pour se rassurer en quelque sorte ? Cette fois-là, Dario n'a pas eu le temps de verser le contenu dans le ficus. Après le passage des courses cyclistes, les plantes vertes des hôtels deviennent si vigoureuses qu'il faut les élaguer à la tronçonneuse. On a vu des bougainvillées se transformer en palétuviers. Des caoutchoucs en pot donner des baobabs. Rappelons que la trousse à pharmacie sous le lit, pour le coureur, possède un fort effet berceuse. Car, c'est bien connu, on dort infiniment mieux sur un matelas de fakir.
Un homme neuf. Pour donner une dimension supplémentaire à cette affaire, une fiole ne résista pas à l'analyse. EPO ? Non, eau distillée. En fait, Dario s'était fait rouler par un malhonnête. Dario attire la sympathie, mais cela ne l'a pas empêché d'écoper de six mois de suspension. «Tout homme à droit au rachat», confiait-t-il cette année, après avoir remporté une étape dans Paris-Nice, course qu'il avait gagnée au printemps 2001 sous l