Menu
Libération

Il est interdit de ne plus aimer la Grande Boucle

Article réservé aux abonnés
L'organisation court après son lustre perdu.
publié le 27 juillet 2002 à 0h31

Bourg-en-Bresse envoyée spéciale

Au détour d'un virage, la pancarte écrite au feutre rouge apparaît brusquement. «Le Tour, on t'aime.» La déclaration devient presque désespérée tant l'affluence est en baisse sur les bords des routes du Tour 2002. Quelques kilomètres plus loin, une caravane esseulée s'est drapée d'un grand foulard «Vive le Tour». Comme pour conjurer le déclin inexorable d'une épreuve dont les adeptes vieillissent lentement mais sûrement. A part dans le col du Berthiand hier, la montée au Ventoux et au plateau de Beille, le public fut plutôt clairsemé, en nette régression par rapport aux années précédentes.

Ennui. La désillusion est palpable chez les amoureux de la petite reine. Les affaires de dopage depuis le scandale Festina en 1998 ont bien sûr jeté un froid. La domination d'Arsmtrong depuis quatre ans a fait le reste, en installant en prime l'ennui. «Pour intéresser, une épreuve doit comporter un suspense, une rivalité. Le Tour n'offre plus aucune idée de compétition», expliquait jeudi un hôtelier beaufortin.

Depuis le prologue, l'Américain est en jaune, et tous se disent qu'il a Tour gagné. Tout juste contrôle-t-il son avance jusqu'aux Champs-Elysées. Alors on s'invente des duels franco-français, pour capter l'attention, entretenir la flamme. Virenque-Jalabert, Jalabert-Virenque ? Mais le feu sacré a disparu. Car tout cela est bien loin de l'épique duel Coppi-Bartali. D'autant que le meilleur Français du Tour 2002 n'est ni le roi Richard, ni Jaja, c'est le