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Libération

Un championnat sans fonds

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La baisse des droits télé menace les finances des clubs.
publié le 29 juillet 2002 à 0h31

Le championnat de France de L1 va démarrer vendredi sur fond d'incertitudes financières, ce qui explique la morosité du marché des transferts. La saison dernière, Eric Carrière était passé de Nantes à Lyon pour 12,2 millions d'euros. Loin du record de la saison 2000-2001 : 33,2 millions d'euros lâchés par le PSG au Real Madrid pour Nicolas Anelka. Cette saison le plus gros transfert est celui de Jean-Claude Darcheville de Lorient à Bordeaux : 7,6 millions d'euros.

Effectifs. L'endettement du foot pro (L1 et L2) était estimé en janvier à 290 millions d'euros, selon un rapport de la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG), de la Ligue de foot professionnel (LFP). Un endettement lié à l'ampleur de la masse salariale (60 % du budget des clubs en moyenne) et au gonflement des effectifs (25 joueurs par club). «Les clubs ont beaucoup de joueurs sous contrat. Il faut vendre, mais le marché est bloqué. Il n'y a pas de nouveaux investisseurs et les clubs étrangers sont très sélectifs dans leurs achats», analyse Didier Taupin, spécialiste de l'économie du sport au cabinet d'audit Deloitte & Touche, auteur d'une étude comparative sur le Développement du football professionnel français, réalisée pour la LFP. Le contexte se prête d'autant moins aux investissements que la crainte d'une baisse prochaine des droits TV ­ plus de 50 % des recettes du foot pro ­ est fondée. Les contrats négociés avec Ca- nal + et TPS, jusqu'en 2004, ont fait entrer dans les caisses 390 millions d'euros