Dwain Chambers fait partie du club très restreint des athlètes qui parcourent 100 mètres en moins de 10''. Très exactement : 9''97. A 24 ans, le Londonien, double tombeur de Maurice Greenne au mois de juillet, aborde ce rendez-vous continental comme une simple formalité. Plus encore après le forfait de son compatriote Mark Lewis-Francis, 19 ans et blessé aux ischio-jambiers lors de la finale du 100 m des Jeux du Commonwealth. Chambers, lui, y fut victime de crampes, mais il tiendra bien sa place lors de ces championnats d'Europe. Il en sera même la grande vedette.
Ego. Champion d'Europe junior dès 1995, il poursuit une progression exceptionnelle jusqu'en 1999 où il décroche du bronze aux championnats du monde de Séville. Très fort dans sa tête, parfois arrogant avec les médias, Dwain donne l'image d'un gamin nonchalant, à qui tout semble promis. A 21 ans, il fait trembler les plus grands, Greene, Montgomery, Boldon sont à sa portée. A moins d'un an des Jeux de Sydney, l'Anglais va exploser, c'est sûr. Mais en Australie, il flanche et reste au pied du podium olympique.
Découragement. Quelques mois plus tard, aux mondiaux d'Edmonton, il termine 5e. Ses chronos demeurent respectables, mais son ego en prend un coup, Chambers vit très mal ce passage de la 3e, à la 4e puis à la 5e place, en l'espace de trois saisons. Il doute et se décourage : «J'étais en train de régresser.» John Smith, le mentor du groupe d'entraînement HSI, enfonce le clou en affirmant, «Chambers plafonne, sa tec