Munich envoyé spécial
Issa Aimé Nthépé sera bientôt architecte et ce sera sans doute son plus beau titre de gloire. A 30 ans, le champion français des 100 m et 200 m joue une partition modeste dans le concert mondial du sprint masculin. Hier, il a remporté sa série le matin (10'' 35) puis son quart de finale (10'' 31) en début de soirée comme Dwain Chambers avait survolé la sienne en 10'' 23, puis son quart en 10'' 07 avant la finale du 100 m aujourd'hui. Le parallèle entre les deux hommes s'arrête là. Entraîné par Linford Christie, Chambers appartient à une génération bénie du sprint britannique avec des garçons comme Mark Lewis-Francis ou Darren Campbell, alors que Nthépé approche, lui, d'une fin de carrière débutée tardivement, il y a à peine dix ans. Originaire du Cameroun, arrivé en France avec sa famille à l'âge de 2 ans, il vient de réaliser sa plus belle saison, marquée à Bordeaux, le 12 juin, par un 10'' 11 (avec vent nul) prometteur, et vise surtout une participation à la finale des championnats du monde, l'an prochain à Paris.
Gestion. Guy Ontanon, un des responsables du sprint français, le voit même descendre en dessous des 10'' et figurer aux JO d'Athènes. Avantage de l'âge, Nthépé sait parfaitement gérer la double contrainte des séries pour un sprinter «moyen» comme lui : figurer parmi les quatre qualifiés sans s'épuiser inutilement. Traditionnellement faible au départ, hier, lors de la première série, il est resté dernier dans les 15 premiers mètres avant de rem