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Libération

Hurtis express

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publié le 10 août 2002 à 0h38

Munich, envoyé spécial.

L'an I Hurtis a commencé. En Europe aujourd'hui. Dans le monde, peut être, demain ou après-demain. Vendredi, peu après 20 heures, Muriel Hurtis, 23 ans, fille de la Guadeloupe, a apporté sa troisième médaille d'or à la France. La deuxième dans la soirée, après celle de Stéphane Diagana. Le jeune fille est connue pour sa modestie. Elle n'y a pas dérogé. «Je suis contente, c'est la soirée des Français, c'est un bonheur partagé.»

Depuis combien d'années n'avait-on vu une athlète tricolore capable de susciter autant d'excitation dans un stade aussi copieusement garni que l'Olympiastadion ? La comparaison avec Marie-José Pérec est inévitable. Hurtis n'a pas finit de l'entendre. Elle en a pris son parti ­ pas celui d'en rire ou de s'en affoler, mais de se méfier simplement des contes de fées qui se transforment prématurément en citrouille. «Elle doit construire un palmarès», répétait imperturbablement son entraîneur Guy Ontanon. C'est fait, bien fait, mais l'arrogance serait inutile.

Menace belge. Hurtis a archi-dominé ses séries et sa demi-finale. Elle a dû puiser dans ses réserves pour repousser en finale les assauts de la Belge Kim Gevaert, son aînée d'une petite année. «C'est vrai, ce fut une bagarre jusqu'à la fin mais j'étais assez relâchée.» A quelques mètres de sa protégée, Guy Ontanon réclamait de revoir le film de la course avant de livrer une analyse complète. «Quand j'ai réalisé qu'elle était en retard, je me suis fixé sur Sylviane Félix (l'autre F