Neuf cents spectateurs au stade Armand-Cesari de Bastia, où l'on pouvait entendre les entraîneurs d'un AC Ajaccio en exil (leur stade est en réfection) et de Guingamp, vainqueur 2-0, s'époumoner dans une ambiance lugubre ; 37 000 au stade Gerland de Lyon, où les locaux ont désintégré (6-1) une équipe sedanaise qui a eu le malheur d'ouvrir le score: la deuxième journée de Ligue 1 a révélé l'absence d'homogénéité d'une élite artificiellement gonflée à 20 clubs à l'intersaison, contre 18 l'an passé.
Pour leur première sortie à domicile depuis leur titre de champion de France le 4 mai, les Lyonnais ont réalisé samedi une véritable démonstration, dont leurs trois Brésiliens furent les artistes. Deux buts pour le capitaine Sonny Anderson, deux autres (magnifiques) pour Juninho et un pour Caçapa : les hommes de Paul Le Guen ont fait la différence au train, sur leur précision technique plutôt que sur l'orgueil. «Nous avons un gros potentiel offensif, a jugé Anderson. Nous sommes tournés vers l'attaque.» Puissant et contrôlé sous l'ère Santini, le jeu lyonnais apparaît plus rapide, plus excitant depuis que Paul Le Guen l'a pris en main. Au coup d'envoi, le nouveau coach a fait cohabiter deux attaquants purs (Anderson, Govou) et trois créateurs (Dhorasoo, Carrière, Juninho), sans compter le milieu défensif Violeau, qui est bien plus qu'un coureur à pied. Avec le Trophée des champions disputé contre Lorient, les Gones ont déjà inscrit 14 buts en trois matchs. De quoi donner des cauchema